Sophie
Bonnet-Pourpet, Gaëlle Choisne,
Ruth
Cornelisse, Mathilde du Sordet,
Théo
Hernandez, Jules Lagrange,
Octave
Rimbert-Rivière
Ce fut la venue du sexe qui causa le développement du langage chez
les
animaux ancêtres.
Le
mot sexe s’est ainsi formé : Ai ? eh ! è. Ai que ? éque ou ec.
Ai que ce ?
Exe,
sais que ce ? ce éque-ce, ce exe, sexe.
Exe
est un premier nom du sexe, nom qui a perdu sa première valeur ;
on
l’emploie pour désigner celui qui a perdu son emploi.
On
voit qu’à la venue du sexe, on ne savait ce qu’était cette
exe-croissance,
ex-croissance.
Cet exe est un excès. Je ne sais que c’est. Jeune sexe est.
Jean-Pierre
Brisset, La
Grande Nouvelle, 1900
Expliquer
le choix de Brekekex
comme
titre de cette
exposition revient à contredire la raison
même
pour laquelle il est apparu pertinent : un terme en-deçà du
langage articulé, un mot sans message, et donc, puisqu’il faut le
dire, une évocation, dans les Grenouilles
d’Aristophane,
du cri des
batraciens. L’opération pour en arriver
là est un
maraboutage de filiations : Duchamp et Foucault admirateurs de
Brisset, le « grand chirurgien sémantique » ;
Brisset lui-même citant Aristophane. Linguiste amateur, illuminé
par la révélation que l’homme descend de la grenouille, Brisset
fit le constat que le langage, hermétique
jeu de
combinaison et de dérivation, est bien l’histoire des hommes, de
leur origine animale,
et de la
sublimation de leurs impulsions.
Aujourd’hui,
c’est la St.Brekekex, divinité batracienne des origines de la
langue, qui pourrait figurer au calendrier ‘pataphysique.
À une
invitation à évoquer leur rapport à la filiation, à ce qui dans
leur pratique relève
de
l’influence, de l’héritage des formes, sept artistes répondent
en disposant des autels privés, les reliques de cérémonies idiosyncratiques ; des figures enfouies, des images mystiques
érotisées, des héros de
série qui
parlent à l’envers. Réponses en
forme
d’énigmes, mais répliques finalement dignes de l’aporie de la
question posée :
au poids de
l’histoire se substitue le secret
des idoles
crépusculaires.
Cette
exposition est une collaboration entre le Treize et l’Ecole
nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon, où les artistes
rassemblés ici ont été diplômés.
Elle bénéficie du soutien de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Lyon et de la Mairie de Paris.
Vernissage le 14 mars 2015 à 18h.
Du 16 mars au 15 avril 2015.
(Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous)
Un catalogue collectif sera publié à l'issu de l'exposition.
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